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La vision des RESSOURCES en permaculture




Quelle est la notion de ressources selon le fondateur de la permaculture Bill Mollison et pourquoi la gestion de celles-ci est-elle très mal appliquée aujourd'hui ?


De manière générale et d’un point de vue physique, tout système (société, organisme, technologie, etc.) utilise des énergies extérieures dans l’optique d’assurer son fonctionnement. Il les transforme alors en réserves d’énergies « utiles », que l’on peut appeler RESSOURCES.



Un exemple de la notion de ressources en permaculture



Nous pouvons illustrer ça par des exemples de technologies simples. Une éolienne nécessite différentes énergies. Une énergie carbonée pour assurer le transport des pièces, l’énergie nécessaire à la fabrication des matériaux pour sa construction, le vent pour son fonctionnement, etc. Ces énergies permettent de faire tourner des bobines qui les convertissent en électricité. Celle-ci peut, pour une part, rentrer dans le processus de fonctionnement de l’éolienne. Le surplus devient une ressource stockée sous la forme de réserves d’électricité.


L’approche en permaculture, développée par Bill Mollison, est d’obtenir ces surplus de ressources par le biais de systèmes efficaces et équilibrés (la nature en est le parfait exemple). Les énergies sont naturellement présentes dans nos systèmes. La façon de les utiliser dans le système afin que ce dernier soit autonome et durable ne dépend que du design, c’est-à-dire de sa conception.


« Une technologie idéale devrait au minimum s’alimenter de façon autonome. » - Permaculture, A Designer’s Manual, Bill Mollison, 1988.

Cette citation de Bill Mollison issue de son livre Permaculture, A Designer’s Manual, 1988, introduit une présentation des différentes catégories de ressources à notre disposition et les conséquences de leur utilisation.


Cette analyse apporte une vision éclairante sur les modèles de fonctionnement actuels de nos sociétés, il est temps de mûrir et de favoriser le bon sens.



Les différentes catégories de ressources d'après Bill Mollison sont :


Catégorie 1 : Celles qui augmentent après un usage modéré :

  • Un bon exemple est le pâturage naturel par les herbivores : lorsqu’un chevreuil ne broute pas un buisson, ce dernier peut devenir ligneux (se durcir comme du bois) et ne plus être comestible. Par le pâturage, les pousses d’arbres peuvent être maintenues à une hauteur atteignable par les herbivores. En effet, lorsque la pression de pâture s’arrête, ces pousses grandissent à des hauteurs inatteignables et vont occulter la lumière à toutes les autres espèces comestibles pour les herbivores.

  • L’information est un autre bon exemple de ressource qui augmente après utilisation. Si l’information n’est pas utilisée, elle s’oublie. Trop peu d’informations appauvrit un système, mais lorsqu’elle est utilisée et échangée librement, elle se développe et augmente.


Catégorie 2 : Les ressources non affectées par leur utilisation, plusieurs exemples :

  • Un bon climat ou une magnifique vue ne sont pas affectés par leur utilisation

  • Un canal pour l’irrigation ou pour un système hydroélectrique (lorsque le cours d’eau rejoint le cours initial)

  • Le stockage de chaleur issue du soleil

  • Un collecteur de trop-plein d’eau, etc.


Catégorie 3 : Les ressources qui disparaissent ou périssent si non utilisées :

  • Les légumes annuels non récoltés à temps

  • Les légumes, gousses, noix, fourrages pouvant être stockés pour l’hiver

  • Un fruit à maturité, etc.


Catégorie 4 : Les ressources qui réduisent après utilisation

  • Les stocks de poissons sauvages si la pression est trop forte

  • Les forêts matures (vieilles de centaines d’années)

  • Les stocks de carbone : pétrole, charbon


Catégorie 5 : Les ressources qui polluent ou détruisent d’autres ressources si utilisées

  • Les poisons résiduels dans l’écosystème issus de traitements chimiques

  • Les éléments radioactifs

  • Les gigantesques autoroutes, énormes bâtiments ou larges zones de sol bétonné

  • Systèmes d’eaux usées drainant les polluants aux cours d’eau, par extension à la mer, aux océans, etc.


Les ressources des catégories 1 à 3 sont celles produites communément dans les systèmes naturels ou ruraux et sont les seules pouvant mener à une base de société durable. Celles des catégories 4 à 5 sont le résultat d’un développement urbain et industriel, et si elles ne sont pas destinées à un usage restreint (afin d’entraîner des changements bénéfiques permanents pour les écosystèmes) mais à un usage régulier, alors elles sont polluantes.



La gestion de ressources est nécessaire à la pérennité de la société


Il en découle qu’une société saine se doit de gérer efficacement les ressources de type 1 à 4 et bannir l’utilisation de ressources de catégorie 5. Cela s’appelle de la gestion de ressources. La non-prise en compte de cette gestion dans une société entraîne invariablement l’échec de cette même société. Le développement d’autoroutes, l’expansion de l’artificialisation des sols, l’épandage de biocides persistants dans l’environnement et la destruction des sols arables entraînera n’importe quelle société à sa perte plus sûrement que par la guerre.


« Une telle immoralité est aujourd’hui appelée "progrès" et "croissance" afin de tromper l’ignorant et d’empêcher les souverainetés locales, à des fins de centralisation du pouvoir. » - Permaculture, A Designer’s Manual, Bill Mollison, 1988.

Le principe clé d’un usage soutenable des ressources est celui du « juste assez ».



 

Nous discutons de ces sujets lors des initiations à la permaculture sur 2 jours. Pour en savoir plus sur la permaculture et le design, rendez-vous à la page des formations de TELLUS.

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